Des goûts et des couleurs … ou quand notre cerveau nous joue des tours

Vous n’avez certainement pas pu échapper à cet étrange débat mondial, qui agite régulièrement les réseaux sociaux jusqu’à s’inviter sur les plateaux des journaux télévisés : il y a quelques années il était question de la photo d’une robe, que certains voyaient bleue et noire, quand d’autres la voyaient blanche et dorée. Plus récemment, il s’agissait de la vidéo d’un individu faisant de la balançoire : certains le voyaient de face alors que d’autres juraient qu’il était de dos. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, chacun était persuadé de détenir la vérité et regardait éberlué son voisin qui lui la voyait autrement.
Question de cerveau nous ont expliqué les experts.
En effet, ce que nous croyons voir n’est qu’une perception de la réalité, c’est à dire une reconstruction mentale élaborée par notre cerveau à partir de signaux électriques transmis par nos capteurs sensoriels (dans ce cas précis, la vue).
Et en matière de perception, notre cerveau peut nous jouer bien des tours, y compris dans le domaine alimentaire.
Car le goût que nous percevons dépend autant du cerveau que de nos papilles gustatives.
Pour preuve, cette petite expérience, vraiment bluffante, menée en 2004 par le professeur Brian Wansick, auprès de l’United States Army Soldier Systems Center.
L’objet de cette étude était de montrer comment une dégustation dans l’obscurité pouvait modifier notre perception du goût d’un aliment.
Il a donc invité 32 personnes à goûter de nouveaux yaourts à la fraise. Après leur avoir expliqué qu’il voulait vérifier si ce produit avait toujours bon goût dans le noir, il a éteint la lumière, puis leur a tendu des yaourts au chocolat (et non à la fraise). Cela n’a pas semblé perturber grand monde puisque le simple fait de suggérer qu’il s’agisse de yaourts à la fraise a conduit 19 des participants (soit 59% ) à leur trouver un bon goût de fraise. Une femme a même avoué que la fraise étant son parfum préféré, elle achèterait dorénavant cette marque de yaourt !

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Comment expliquer cela ? En matière d’aliment nous répondons à toutes sortes de signaux pour percevoir le gout de la nourriture : la vue (forme, couleur, texture…) mais aussi le nom et les qualités attribuées au produit. Et sauf dans des cas très particuliers, nous percevons le goût que nous nous attendons à trouver.
Les psychologues donnent à ce phénomène le nom de « confirmation des attentes » ou « biais de confirmation ». Dans le cas de la nourriture, cela signifie que nos papilles gustatives sont influencées par notre imagination.
Nous en faisons tous régulièrement l’expérience lorsque nous nous tournons machinalement vers un aliment réconfortant, sans être réellement attentif au goût de l’aliment. De la même façon, c’est sans doute ce qui explique que certaines personnes arrivent à ingurgiter une grande quantité de chocolat en y trouvant toujours du plaisir (leur cerveau étant conditionné en ce sens) lorsque d’autres, vont se sentir écœurées très rapidement.
La solution pour ne plus se laisser piégé par notre cerveau ? Peut-être porter plus d’attention et déguster en pleine conscience ou en d’autres termes, écouter plus nos sens et moins notre tête…
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Diététicien ou nutritionniste ? Quelles différences ?

On me demande régulièrement si je suis diététicienne ou nutritionniste et quelle est la différence entre les deux.
Cette question, qui alimente des débats passionnés sur de nombreux forums, est visiblement loin d’être claire pour beaucoup, y compris dans le monde médical. Elle méritait donc que j’y consacre un article.

Qui est diététicien et qui est nutritionniste ?

Le diététicien ou la diététicienne est un professionnel de santé, spécialiste de la nutrition.
Il a obtenu un diplôme de diététique (BTS ou DUT spécifiques). C’est une profession paramédicale dont la pratique est strictement réglementée et dont le titre est protégé. Personne ne peut exercer ce métier ou utiliser ce titre sans ce diplôme et tout exercice illégal peut être poursuivi et sanctionné.
Depuis 2008, le terme officiel utilisé pour désigner le diététicien est diététicien-nutritionniste.
Le terme nutritionniste quant à lui n’est absolument pas règlementé. Il s’agit d’un qualificatif que tout le monde a le droit d’utiliser.
Contrairement à ce que pensent de nombreuses personnes, ce n’est ni une spécialité médicale ni un gage d’expertise. En réalité, n’importe qui peut se dire nutritionniste, qu’il soit sérieusement formé à la nutrition ou qu’il se soit auto-proclamé expert après avoir feuilleté trois magazines féminins (j’exagère à peine) !
Donc sous le terme de nutritionniste on regroupe des diététiciens, des médecins, des universitaires diplômés en nutrition mais qui ne font pas partie du domaine médical ou paramédical, mais aussi plein d’autres gens plus ou moins qualifiés.
Dans la catégorie des médecins, on trouve donc le médecin-nutritionniste. C’est souvent à lui que l’on fait référence lorsqu’on parle de « nutritionniste » tout court.
Il n’existe pas de spécialité « nutrition » (c’est pourquoi, par exemple, vous ne pourrez pas faire une recherche de « médecin-nutritionniste » sur le site de référence ameli-direct.fr), le médecin nutritionniste ayant le plus souvent une spécialisation en médecine générale ou en endocrinologie parfois complétée par une formation en nutrition.
Donc pour résumer, si vous souhaitez consulter un professionnel de santé expert en nutrition vous pouvez consulter un diététicien ou une certaine catégorie de médecin les deux étant nutritionnistes.

Quelles sont les différences entre ces deux professionnels ?

Le medecin nutritionniste est avant tout un médecin : il diagnostique et prend en charge des troubles en rapport avec la nutrition (diabète, obésité, cholestérol, etc …). Son statut de médecin lui permet de prescrire des examens, des analyses ou des médicaments.
Le tarif des consultations est de 25€ (si le médecin exerce en secteur 1) à beaucoup plus (s’il pratique des dépassements d’honoraires), pour une durée de consultation généralement comprise entre 15 et 30 minutes. Ces consultations sont remboursées par la sécurité sociale sur la base de 25€, et les dépassements peuvent être éventuellement remboursés par votre mutuelle.
Le diététicien-nutritionniste prend également en charge les troubles en rapport avec la nutrition mais avec une approche plus centrée sur l’alimentation et souvent plus personnalisée.
Le tarif des consultations est librement fixé par le professionnel, en général compris entre 40€ et 70€ pour une durée de consultation généralement plus longue (entre 30 et 60 minutes).
Les consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale mais peuvent éventuellement l’être par votre mutuelle.

Alors finalement qui consulter ?

Si votre demande de consultation concerne des problèmes de poids, un suivi alimentaire en rapport avec une pathologie (diabète, cholestérol, etc) ou avec un état particulier (par exemple la grossesse) ou des troubles du comportement alimentaire, vous pouvez consulter indifféremment un diététicien nutritionniste ou un médecin nutritionniste.
En réalité, ce qui définit à mon sens un bon nutritionniste, qu’il soit diététicien ou médecin, c’est un ensemble de plusieurs facteurs :
  • des compétences techniques (connaissance de la physiologie, de la physiopathologie et des besoins nutritionnels ainsi que de la psychologie du comportement alimentaire) régulièrement réactualisées. La nutrition est un domaine en constante évolution et en interaction avec d’autre domaines également en évolution : la sociologie, la psychologie et la médecine. Impossible de travailler en nutrition avec des idées figées ou centrées uniquement sur l’alimentation. Un bon nutritionniste est curieux, passionné par son métier et continue à s’informer et se former en permanence pour être à jour !
  • des qualités humaines : un bon nutritionniste a un comportement bienveillant, il est à l’écoute et empathique. Il n’essaie pas de vous culpabiliser ou de vous imposer sa solution mais cherche avec vous celle qui vous convient, en fonction de vos goûts, votre histoire, vos difficultés et votre environnement.
  • enfin, et c’est sans doute le point le plus subjectif, il faut « que le courant passe ». Et ça, on ne peut pas le prévoir d’avance ou cocher des qualités sur une liste, c’est clairement une question de feeling !

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Réconciliez-vous avec vos aliments tabous

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Vous tentez de fuir le sucre et et bannissez le gras dans l’espoir de perdre du poids ? Figurez vous que ce n’est pas forcément la meilleure manière pour maigrir durablement…
En effet, aucun aliment n’est mauvais en soi s’il est consommé en quantité raisonnable. En revanche, plus on essaie de s’interdire un aliment … plus on risque d’en avoir envie.
Faisons une petite expérience très rapide. Fermez les yeux un instant et répétez intérieurement pendant une minute : « je ne dois pas penser à un ours blanc, je ne dois pas penser à un ours blanc, je ne dois pas penser à un ours blanc… »
Quelle image avez-vous vu apparaitre dans votre esprit ? Il y a fort à parier que c’était celle d’un ours blanc. Pourtant, combien de fois avez vous pensé à un ours blanc ce dernier mois ? Pas souvent probablement…

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Alors imaginez un peu maintenant ce qui se passe quand vous vous répétez en boucle « je ne dois pas manger de chocolat, je ne dois pas manger de chocolat, je ne dois pas manger de chocolat… »
Loin de vous ôter l’envie d’en manger… vous ne pensez plus qu’à ça !
Certains de mes patients m’ont même raconté que lors de précédentes tentatives d’amaigrissement, ils s’étaient mis à rêver durant leur sommeil qu’ils mangeaient certains aliments, uniquement parce qu’ils savaient qu’ils étaient proscrits dans leur régime, alors qu’en temps normal ils n’en mangeaient jamais (et n’y pensaient jamais non plus).
Autre raison pour laquelle s’interdire des aliments ne fonctionne pas à long terme pour perdre du poids : lorsque vous cédez à la tentation de cet aliment-tabou, bizarrement vous n’arrivez plus à vous arrêter !
Et hop, au lieu de déguster deux carrés de chocolat, c’est la tablette entière que vous engloutissez. Logique, me direz vous, puisqu’il s’agit d’un aliment interdit, si vous en mangez un peu, vous transgressez la règle, vous avez « raté ». Donc foutu pour foutu… autant en manger beaucoup, s’en donner à coeur joie et finir la tablette. Comme ça, on n’en parle plus… et demain c’est décidé, vous arrêtez DE-FI-NI-TI-VE-MENT le chocolat ! Jusqu’à la prochaine fois…
Enfin, dernière raison pour laquelle s’interdire des aliments ne vous aide pas : lorsque vous les consommez (et a fortiori, comme nous venons de le voir, sur un mode compulsif), au lieu de ressentir un sentiment de plaisir et de bien-être, le sentiment qui domine ressemble plutôt malheureusement à de la culpabilité voire du dégout de soi… Et plus vous vous sentez mal… plus vous avez envie de manger pour vous réconforter.
Vous vous reconnaissez ?
Il est donc urgent de réviser vos croyances, et redécouvrir que se nourrir rime vraiment avec plaisir.
Pour cela, je peux vous proposer plusieurs exercices ou experiences spécifiques au cours des consultations. L’objectif est de rétablir un équilibre, de rompre le cercle vicieux des restrictions / compulsions, d’apprendre à banaliser les aliments que vous vous interdisez de manger et à les consommer avec plaisir et modération.
Bien sûr, ces exercices ne sont pas toujours faciles, ils demandent des efforts et de la persévérance, comme tout travail en profondeur sur soi. Aussi, ne vous découragez pas s’ils vous paraissent a priori hors de votre portée. Il faut parfois un peu de temps pour apprendre à manger avec sérénité, délesté de sa culpabilité et de sa peur du manque.

Profiter des fêtes sans grossir

gourmandise-noel-1Les fêtes de fin d’année approchent, et si certains s’en réjouissent, d’autres les appréhendent avec angoisse : « Toutes ces occasions et tentations ! Malheur ! Je vais sûrement grossir ! » Pas sûr… Découvrez comment profiter de ces festivités sans pour autant ruiner votre ligne.

Dans toutes les cultures, on fête un événement en partageant un bon repas, cela fait partie du rituel social. Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de se retrouver en famille ou entre amis et de partager ce moment autour de mets plus riches et plus rares dans l’année : foie gras, champagne, dinde, bûche, chocolats…
Beaucoup oscillent alors entre excès et culpabilité, passant ainsi du gavage au régime draconien. Ce qui au final, n’est pas plus satisfaisant dans un cas que dans l’autre.
Alors, comment s’en sortir sans pour autant se priver ? Car oui, on peut se faire plaisir sans grossir, même pendant les fêtes !
Tout d’abord, rappelez-vous que manger au-delà de sa faim lors d’un repas de réveillon est chose normale. Un excès ne fait pas grossir si, par la suite, on attend le retour de sa faim pour manger à nouveau.
Il y a de bonnes chances en effet, que le lendemain, vous n’ayez pas faim pour le petit-déjeuner ni, qui sait, pour le déjeuner non plus. N’hésitez pas à les sauter, ou manger très légèrement, et attendez le retour de la faim pour manger à nouveau.
C’est impossible, car le lendemain, vous remettez ça dans la belle-famille cette fois-là ? C’est vrai, vous aurez fait deux repas d’affilée durant lesquels vous aurez largement dépassé votre satiété. Mais votre appétit en sera réduit d’autant par la suite. Rappelez-vous que la régulation du poids ne se fait pas sur un repas, ou sur une journée, mais sur plusieurs jours !
À table, n’hésitez pas aussi à laisser une partie de votre assiette lorsque vous sentez que le plaisir n’y est plus. Le plaisir à manger n’est pas affaire de quantité, mais d’attention portée à ce qui se passe dans la bouche. 100 grammes de foie gras ne sont pas deux fois meilleurs que 50 grammes, mais plutôt deux fois moins bons ! Et rien n’est plus désagréable que de sortir de table lourd et ballonné.
Pour éviter que votre hôte ne se vexe si vous ne finissez pas votre assiette, surtout, n’oubliez pas de le rassurer en faisant plusieurs compliments sur le plat, afin de bien montrer que vous l’avez apprécié.
Et la gourmandise, alors ? Toutes ces petites douceurs qui traînent, qui s’ajoutent et se surajoutent ? Je vous conseille de mesurer votre plaisir : ce chocolat, êtes-vous vraiment en état, là, maintenant, de l’apprécier comme il le mérite ? Ne sera-t-il pas meilleur tout à l’heure ? Ou demain ? Soyez gourmand jusqu’au bout et veillez à être en mesure d’apprécier réellement ce que vous mangez.
En fait, malgré tous ces bons conseils, la plupart d’entre nous, minces et gros, mangeons trop durant les fêtes. Et lorsque janvier arrive, il n’y plus beaucoup d’aliments qui puissent nous tenter. Au contraire, on se surprend à n’avoir envie que de petites choses légères ! L’appétit n’est plus là et on mange alors bien moins durant une bonne semaine !
Si bien qu’à mi-janvier, les choses sont rentrées dans l’ordre naturellement, sans affolement, sans régime, simplement parce que notre appétit s’est mis aux abonnés absents, qu’on a écouté sa faim, qui ne nous disait rien, et que l’on a donc moins mangé.
Je vous souhaite de gourmandes fêtes de fin d’année !

 

Maigrir sans régime : oui c’est possible !

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Dire non aux régimes, cela ne veut pas nécessairement dire non à la possibilité de maigrir.

Arrêter de croire qu’en maltraitant son corps à coups de privations, on pourra parvenir à une perte de poids durable, c’est déjà rompre avec le cercle vicieux des régimes yo-yo qui font toujours reprendre plus de poids, et donc s’offrir la possibilité d’arrêter de grossir.

Mais arrêter les régimes peut aussi permettre de maigrir.

Pour cela, il est nécessaire de prendre un peu de temps afin de comprendre pourquoi on a pris du poids, travailler sur ces causes et changer ses habitudes en douceur.
Si vous avez grossi, c’est probablement parce que vous mangez plus que vous n’en avez besoin : parce que vous êtes bon-vivant et aimez faire « honneur » au cuisinier, parce que vous craquez sur du chocolat, du fromage ou des biscuits apéros le soir en rentrant du travail, parce que vous finissez systématiquement vos assiettes (voire celles de vos enfants) pour « ne pas gâcher », parce que vous êtes gourmand, ou stressé, ou n’aimez pas cuisiner, ou vivez seul, ou avec une grande famille ou …. Les raisons ne manquent pas !

Entreprendre un travail de fond sur votre comportement alimentaire c’est faire le point sur votre fonctionnement, retrouver les signaux de faim et de satiété et rompre avec beaucoup de croyances alimentaires. C’est faire la paix avec son assiette pour apprendre à manger avec sérénité ce qui vous fait envie dans les quantités qui correspondent à vos besoins, et retrouver ainsi votre poids d’équilibre.

Naturellement, sans violence.

C’est quoi un régime ?

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Vous avez certainement entendu le slogan publicitaire de Weight Watchers : « Arrêtez les régimes, commencez Weight Watchers ». Derrière ce slogan, il y aurait l’idée qu’un régime serait un programme forcément déséquilibré voire restrictif ou frustrant.

D’ailleurs, quand on parle de régime, bon nombre de patients pensent immédiatement aux régimes les plus farfelus comme le régime « soupe au chou », le régime ananas ou dernièrement le régime Dukan  (les exemples ne manquent pas, nous pourrions en citer des milliers …), mais peu associent le terme de régime avec « régime équilibré » ou même avec juste le fait de « faire attention ».

En réalité, un régime, c’est la volonté de contrôler son alimentation dans le but de maigrir,  que ce soit en s’imposant un nombre de repas à respecter, des aliments à privilégier, d’autres à limiter, en comptant des points, des calories ou des portions, bref, en suivant un plan pré-établi sans tenir compte des signaux que nous envoie notre corps.

Un régime c’est remplacer les mécanismes neurophysiologiques inconscients qui permettent la régulation du poids par un contrôle mental volontaire et conscient.

Alors est-ce que ça marche ?

Les spécialistes du comportement alimentaire classent les mangeurs en deux groupes :
– les mangeurs intuitifs qui mangent en fonctions de leurs signaux internes (faim et rassasiement)
– les mangeurs contrôlés qui essaient de contrôler leur alimentation par la volonté

De nombreuses études montrent que les mangeurs intuitifs sont moins susceptibles d’être en surpoids, que leur poids est plus stable dans le temps et qu’ils passent moins de temps à penser à la nourriture.

Les mangeurs contrôlés, au contraire, sont plus susceptibles de manger en réaction aux publicités, de manger en grande quantité quand la nourriture est disponible (par exemple aux buffets à volonté) ou quand ils font un petit écart (finir la tablette de chocolat sans pouvoir s’arrêter à un carré). Au final, cette tentative de contrôle aboutit non pas à un poids satisfaisant mais à une relation pervertie à la nourriture, faite d’anxiété de grossir et de culpabilité.

Car ce contrôle absolu qu’on aimerait avoir sur son alimentation est impossible ! Les aliments ne sont pas une somme de nutriments, et oublier les aspects gustatifs et émotionnels de l’alimentation, que l’on veuille mincir ou pas, rend la tâche intenable.

C’est pourquoi, travailler sur ses croyances, ses émotions et ses sensations alimentaires est le seul moyen de retrouver un rapport serein à la nourriture et d’atteindre son poids d’équilibre.

 

 

Régimes : attention danger

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Faire un « petit régime » de printemps est devenu aujourd’hui une étape quasi aussi incontournable et saisonnière que faire ses carreaux ou rempoter ses géranium.

Pourtant, si l’excès de poids peut-être néfaste pour la santé, maigrir n’importe comment n’est pas sans conséquences. A tel point que les pouvoirs publics s’en sont inquiétés et ont demander à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire Alimentation Environnement Travail) une expertise sur le sujet.

Résultat : dans un rapport publié par l’ANSES, des experts ont passé au crible plus d’une quinzaine de régimes parmi les plus populaires (Dukan, Chrononutrition, Montignac, Cohen, Atkins, Weight Watchers, etc). Le verdict est sans appel.

Outre leur totale inefficacité à long terme (puisque 80% des personnes ayant perdu du poids grâce à un régime le reprennent au bout d’1 an et 95% au bout de 5 ans), les régimes amaigrissants pratiqués sans les recommandations ni le suivi d’un spécialiste (par exemple les régimes diffusés par les livres ou internet) présentent de nombreux risques pour la santé.

Ils perturbent le fonctionnement normal du corps et peuvent avoir un impact sur les os, le cœur et les reins par les privations ou les surconsommations de certains nutriments qu’ils proposent.

Ils induisent également des modifications du métabolisme énergétique et de la régulation physiologique du comportement alimentaire ainsi que des perturbations psychologiques, souvent à l’origine du « cercle vicieux » d’une reprise de poids, voire d’un gain de poids pas toujours réversible.

Zoom sur les principales perturbations :

  • diminution de la masse musculaire : une perte de poids rapide se traduit avant tout par une perte de masse musculaire et un affaiblissement, et ce, même pour les régimes hyperprotéinés (type Dukan).
  • diminution de la masse minérale osseuse (avec risque de fragilisation osseuse précoce)
  • risques de mort subite en lien avec des troubles du rythme cardiaque, la fluctuation du poids pouvant être un facteur de risque cardiovasculaire et de syndrome métabolique (en cas d’amaigrissement rapide)
  • risques d’inflammations et fibroses hépatiques ainsi que de calculs biliaires
  • risques d’atteinte rénale (pour les régimes hyperprotéinés) – carences en fer, vitamines et minéraux
  • troubles digestifs passagers de type constipation – perturbations hormonales – troubles du comportement alimentaire
  • aggravation du surpoids

La prise en charge des problèmes de poids nécessite un diagnostic précis des causes et une analyse du contexte, elle permet de définir les objectifs et les moyens à mettre en oeuvre et ne se limite pas à la simple prescription de règles diététiques.

Un livre ne pourra jamais remplacer l’accompagnement personnalisé que propose un professionnel de santé et seule une modification durable du comportement alimentaire peut permettre une perte de poids durable et sans danger.

Ma fille, ses kilos et moi

Face aux rondeurs (réelles ou imaginaires) de leurs filles, de nombreuses mères s’inquiètent et tentent de prendre le contrôle de l’alimentation de leur enfant.

Un interventionnisme qui peut mettre en péril la construction de l’estime de soi et du comportement alimentaire de l’enfant à long terme.

En effet, en imposant des règles alimentaires drastiques à son enfant pour contrôler son poids, on perturbe les signaux de faim et de rassasiement, ce qui peut, à terme, engendrer des troubles du comportement alimentaire. En outre, plus ces restrictions sont importantes, plus la jeune fille est susceptible de souffrir d’une mauvaise estime de soi … ce qui entraine des effets bien plus délétères que quelques kilos en trop !

Alors comment trouver l’attitude juste face à l’embonpoint de son enfant ?

  • Déjà, éviter à tout prix les remarques blessantes, même dites sur le ton de la plaisanterie : « Dis donc, c’est quoi, ce petit ventre, là ? »
  • Lui apprendre à écouter ses sensations alimentaires et ne jamais le forcer à finir son assiette
  • Faire du repas un moment de partage et de plaisir.
  • Le valoriser et lui assurer qu’on l’aimera toujours, quel que soit son gabarit.
  • Écouter sa souffrance, essayer de comprendre d’où vient sa prise de poids plutôt que d’essayer de la contrôler.
  • Ne pas hésiter à consulter, pour soi ou pour l’enfant, si l’on sent que l’on a besoin de conseils ou tout simplement d’en parler.

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Comment les régimes peuvent gâcher la vie

Un article intéressant à lire ici.

Après des années de régimes, avec des répercussions aussi catastrophiques sur le poids que sur l’estime de soi, Caroline a décidé de tourner le dos aux restrictions. Grâce à un travail basé sur l’écoute de soi, elle a pu retrouver sérénité alimentaire, confiance en elle … et perdre du poids !

Cette approche relatée au travers de son expérience, est pratiquée par les thérapeutes du GROS, dont je fais partie, tout comme le Dr Zermati.